Algorithmes & data ou l'écriture d'une Maison Sage et Cité de la Joie

L'algorithme et les data sont partout et au cœur de nos pratiques. Ces séquences qui structurent des données exercent une autorité à bien des égards. Retour sur les symboliques d'un monde des étapes du temps pour en saisir... la sagesse de la joie.

Céline Hervé-Bazin

4/20/20257 min read

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[Mot de la semaine]

Cette semaine, c'est un mot qui anime mon esprit... حِسَاب اَلْخُوَارِزْمِيّ ou est-ce ألغوريتم, خورازمية et الخوارزمي ? L'algorithme. En cherchant des chiffres clés, je me suis aperçue de l'ampleur de la tâche titanesque pour ma tête ignorant tout de l'univers des algorithmes informatiques : combien d'algorithmes existent-ils dans le monde ? Le domaine de la data propose des échelles de valeurs plus accessibles dont l'ONU qui envoie un chiffre type Mjöllnir de Thor avec 75 milliards d'appareils connectés... Si c'est pas un village global notre planète, c'est un sacré nombre de connexions. Grâce à l'article Les Big Data et algorithmes au regard des Sciences de l’information et de la communication, je retrouve des éléments de langage où se placent deux enjeux qui me parlent : qui produit ? comment est-ce reçu ?

Je subis depuis plusieurs mois (années ?), les réseaux sociaux en particulier et en ce moment Instagram. Je n'évoquerais même pas TikTok ou X. Dans une démarche d'auto-initiation, j'adore tester et comprendre par moi-même avant de recourir aux mains des experts. Cette phase m'a permis de poser les mots, "autorité d'une structure" : ce fameux algorithme dicte une fréquence de publication, une typologie et une obligation de collaboration pour favoriser le réseau. Evidemment, ces fameux algorithmes changent régulièrement en plus d'avoir leur portée organique et payante, des sphères d'influences visibles et invisibles, et des solutions miracles. Ils sont une danse qui enseigne une relation.

A mon habitude, je suis partie chercher les mots derrière les mots et les structures symboliques cachées par les algorithmes qui jouent un rôle clé dans nos pratiques numériques avec leurs capacités à séquencer des données, la data, le nerf de la guerre, le cœur de l'information et la clé des mondes. En langage des oiseaux, data c'est... la date au passé, ce qui crée ton isolement, l'ironie qui vient de l'héritage (à méditer ;)

a heart is shown on a computer screen

La connaissance s'acquiert par l'expérience,

tout le reste n'est que de l'information.

Albert Einstein

Plongée histo-algorithmique

Algorithme, que ce mot est beau. J'entends allons-y, suivons la musique de la vie, le son, le battement d'une cœur en eau, en algues, en nage. Chéri, j'ai écouté la musique et enfin, je viens vers toi quand j'ai froid... Oui, je fais du délit d'associations des étymologies. Aussi je vous invite à chercher, arpenter les couloirs des mots derrière leurs portes, se cachent les fenêtres de l'esprit.

Plus sérieusement, algorithme vient du mathématicien persan Muḥammad ibn Mūsā al-Khwārizmī dont le nom vient de la région Khwarezm dont l'étymologie est passionnante. Le mot évoque l'abondance du poisson cuit, le soleil qui se lève depuis la Terre ou la plaine. Il nous emmène dans une région riche en histoire et dans une histoire riche en enseignement aka La Maison de la Sagesse. En voilà une école qui m'intéresse... Hybride, elle associait les sciences sans crier au sacrilège contemporain catégorisant, science - non-science et pseudo-science. Elle me rapproche d'une autre terre, d'une autre tradition d'écoles venues de Polynésie ou d'Egypte où l'étymologie de savoir replace toute la chaine de valeurs favorisant la formation de l'esprit.

Cette rencontre des mondes enseigne combien les médias aiment séparer pour mieux régner... afin de catégoriser des marchés, établir des cibles et définir des stratégies marketing grâce à la data. Les algorithmes enseignent  combien changer les règles du jeu continuent les intérêts du Prince ; le média et l'immédiat est contraire du médium et sa transmission d'une source jusqu'à un sacré. Il parait que les médias aiment la continuité du contenu que seuls les dispositifs donnent l'impression de changer (cf. les travaux de McLuhan, Debray, Merzeau...).

L'algorithme des informaticiens, dans toute sa nudité, est une suite de 0 et 1 dont l'ordonnancement change le sens, le message, l'esprit. Contrainte à s'enrichir (ce post m'a interpellé, j'ai pas tout compris mais j'y ai capté un sens...), l'IA nous enseigne notre propre aptitude à apprendre et à changer les règles du jeu pour transformer notre monde... intérieur afin d'y puiser du sens et l'essence.

S'apercevoir qu'on est contrôlé par des algorithmec'est s'apercevoir qu'on est régi par les lois de l'univers. La promesse de l'IA est de nous libérer de certaines tâches, éviter l'erreur humaine qui est tout autant créatrice et élévatrice que destructrice et impactante (l'erreur médicale par exemple). Est-il plus facile de laisser aux robots le bénéfice de l'erreur ? Ce n'est plus un être humain qui est responsable mais un collectif doublé d'un dispositif technique qui échoue une opération (médicale pour reprendre mon exemple).

En tous les cas, l'algorithme continue une relation au contrôle, à l'autorité et l'impact de nos décisions. J'entends la peine maximum ce qui change de la double peine et la double contrainte. Il parait que je suis qu'une femme humaine avec toutes mes imperfections et qui paraît-il font de moi un être parfait... aux yeux de l'Oréal. Aussi, en ces jours de vulnérabilité, je me rappelle combien être vulnérable est une force.

  • En grandissant - et je parle également de mon âge adulte, ma mère m'a souvent répété que j'étais trop naïve. Perchée dans mon monde à faire confiance, à croire à l'idéal, à servir une cause sans m'apercevoir que je cherchais la mienne. Résultat... j'ai vécu plusieurs trahisons jusqu'à une très sérieuse qui a profondément changé ma relation aux relations. J'ai écouté récemment une intervention sur les règles du jeu. En développement personnel, il est courant d'entendre, la vie est un jeu. Bref, essaie de jouer ta meilleure partie chaque jour. J'adore les jeux sauf ceux qui impliquent un être vivant, sa dignité et son parcours. Il parait que cela s'appelle la compassion. Ce mot a été vidé de son sens. Je préfère celui de Aloha et Aroha, principes profonds hawaïen et néo-zélandais. Aroha mai, aroha atu.

black blue and yellow textile

Joyeux, comme ses soleils volant

À travers le somptueux dessein du ciel,

Hâtez vous, frères, sur votre route,

Joyeux comme un héros vers la victoire.

Friedrich von Schiller

Hymne à l'intelligence sacrée

Plus j'avance plus l'IA me rend joyeuse (pas forcément confiante car on a compris que ma confiance, elle est de la typologie épines d'une rose.) Peu importe, l'hymne à la joie nous réunit. Depuis l'IA, je me dis ce truc, il nous demande quelle est notre âme puisque ce mot-machin est artificiel. Je trouve étonnant d'ailleurs ce choix des termes. Cette IA, elle vient des hommes ? Ces hommes, ils y ont mis toutes leurs âmes ? Ou ont-ils vendu leur âme au diable ? Je me dis qu'ils s'y sont perdus corps et âme pour honorer une promesse... Oui mais laquelle ?

Est-ce pour guérir un parent d'un cancer comme Jenner qui voulait sauver James Philip ? Est-ce vouloir assister les inondations pour construire la ville durable de demain tels aux Egyptiens qui ont cherché à irriguer le Nil donnant naissance à leur Etat ? Est-ce pour générer des images pour mieux raconter une histoire et emmener en voyage comme tous les conteurs du monde ? Est-ce le rêve open source pour faire avancer la cité (de Platon ? de la joie ?), restaurer la bibliothèque d'Alexandrie et continuer l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert afin de garantir l'accès à l'éducation pour toutes et tous ? Il est certain que l'IA, c'est l'avenir de notre culture numérique avancée. Il y a une seule contrainte à cette culture de la machine, du numérique et de la révolution constante : la ressource.

Je pourrais rappeler l'impact de l'IA sur les ressources environnementales et l'impératif d'une responsabilité numérique. Mon expérience du secteur de l'eau m'a montré l'ingéniosité de la technique, l'innovation et la recherche et aujourd'hui, il y a des visionnaires qui portent l'économie régénérative. L'IA va continuer son modèle économique avec des labels, des modèles payants, un encadrement juridique et s'installer dans nos modes de vie. Et puis je me dis qu'un jour, sans ressource, si c'est l'Apocalypse, on aura deux options : débrancher la machine ou lui demander de nous emmener dans un autre monde. (Ah dans la vie spirituelle, ça va ensemble, cela s'appelle la mort et la résurrection).

Encore et toujours, l'enjeu est humain, et c'est une bonne nouvelle. Nombre de discours s'élève contre l'esclavage moderne que le numérique (bien avant l'IA) génère. D'autres nous rappellent l'importance de l'éducation pour dompter la bête. L'ennemi du numérique (et des médias) est bel et bien celle ou celui qui est source, se ressource et ressource. Cet être sait vivre loin de ces outils et témoigne en séquence organisée pour inspirer la puissance d'être... Il enseigne les règles pour opérer et mutualiser nos pensées, nos cœurs, notre âme... réunir une âme au Monde. Cet algorithme humain replace son sacré au centre de sa communauté, après tout, seule la solidarité peut contredire le système*.

*Oui, c'est un livre en entier, rien qu'en lisant l'introduction, vous lirez les mots visionnaires certes critiques d'un homme unidimensionnel. 

Et oui espérer, c'est un acte de foi.... et de confiance. Et c'est encore Totor qui conclut ma missive. Je cite ses mots cette fois-ci, sans masque, ni même signe, hasard, synchronicité venue de l'algorithme universel. Evitons ces stratégies destinées à créer une séquence logique qui ordonne une structure conditionnelle. L'intelligence mystique le sait, l'amour inconditionnel se dit simplicité. Pure et dans le courage d'une suite finie et non ambiguë de mots et d'actes qui n'en font qu'à leur cœur.

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front,
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime,
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime,
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.

Prenez soin de celles et ceux en rythme avec vous, comme vous,

Céline