Communication élémentaire : la force des récits dits indigènes pour la conscience dite environnementale

Ce samedi 5 juillet, la députée Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a été interdite de siéger au Parlement néo-zélandais pour sept jours. Les leaders de son parti, Debbie Ngarewa-Packer et Rawiri Waititi ont été suspendus pour 21 jours, un record dans l'histoire du Pays. Rappelons les faits. Le 14 novembre 2024, Hana-Rawhiti se lève en plein hémicycle, entame un haka et déchire le projet de loi pour contester son contenu remettant en question le Traité de Waitangi sur les relations interraciales en Nouvelle-Zélande.

La plus jeune députée, engagée, reconnue pour son touchant discours d’investiture est un symbole des revendications maories qui souhaitent préserver leur approche sacrée de la vie communautaire. Cette interruption a été virale, diffusée largement sur les réseaux sociaux, symbole d'une rébellion contre l'oppression. Dans la réalité, beaucoup reprochent cette intervention face à une loi impopulaire qui aurait été dans tous les cas, rejetée...

Un Haka dans l'hémicycle, que c'est beau. C'est un cri, c'est une danse, c'est un art qui rencontre la rigueur de la loi, ses codes, son protocole. J'y vois un appel à l'âme et bien évidemment, l'intention est claire : Hana-Rawhiti proteste pour rappeler les valeurs, l'identité et le Mana de ceux dont elle porte la voix. Si l'acte est condamné car inadapté aux règles de l'Institution, il fait partie de ces moments qui dépassent les structures... Il me ramène à James Stewart, Jefferson Smith et à sa voix de flibustier qui bouleverse l'ordre établi : celui de la corruption, des médias et du Sénat dans le magnifique film de Franck Capra.

Cette interdiction contraint la communication élémentaire à l'heure où pourtant, nous avons besoin de revenir aux valeurs ancestrales que leurs récits et leur invisible nous enseignent. Croisés avec les fables magico-religieuses, nous voilà plongés dans les vertus de la communication consciente.

La forme de rébellion la plus élémentaire exprime paradoxalement l'aspiration à l'ordre.

Albert Camus

Communication élémentaire : s'engager pour les éléments

Les savoirs ancestraux, indigènes ou natifs ont réinvesti l’espace public. Minoritaires, incompris, écartés, ces discours non-occidentaux interviennent comme des solutions aux problèmes écologiques permettant de repenser les liens entre humains-non humains et d'aborder l’environnement comme anthropocène. Les revendications indigènes replacent une radicalité élémentaire à travers les différents mouvements sociaux et citoyens pour la protection de la terre, le feu, l’eau et l’air, auxquels s’ajoute l’éther, principe spirituel représentant l’esprit, la part invisible de notre réalité, un concept commun aux cosmogonies sacrées.

Combattre le feu par le feu

Avec le début de l'été 2025, la canicule. La chaleur annonce une période estivale brûlante. Combien d'incendies vont éradiquer la vie des animaux et des forêts cette année ? Un pari triste pour les bookmakers qui pourront gagner leur richesse sur les tragédies à venir. L'expression nous dit, "vaincre le feu par le feu". En Australie, la collaboration entre les Aborigènes et les Pompiers renforce ce précepte et révèle toute la connaissance des peuples premiers pour anticiper, gérer et limiter les mégabrasiers.

Le feu, notamment pour ce peuple d'Australie, transmet un enseignement fondamental. Il traduit la colère des végétaux, animaux ou entités invisibles contre les humains. Il facilite la guérison à travers la purification, une valeur placée au centre des pratiques maories qui ouvrent la saison sèche (Heiva) par la cérémonie du feu, Umu tī. Cette célébration rappelle celle de la nuit de la Saint-Jean, coutume dite païenne qui souhaite renforcer la puissance du soleil à l'occasion du Solstice d'été, nuit la plus longue de l'année dans l'Hémisphère Nord.

S'engager pour le feu, c'est communiquer l'élément primaire de l'identité humaine. Maui dans la légende polynésienne, ralentit la course du soleil et vient à maîtriser ce feu divin pourvoyeur de nos énergies notamment en astrologie. Prométhée quant à lui, vole le feu aux Dieux et se fait châtier par la plus terrible des sentences : son foie, sa foi est dévorée au quotidien par l'oiseau, la clairvoyance divine. Dans le mythe de la caverne de Platon, c'est le feu qui joue le rôle essentiel du miroir des ombres. 

Enseignement 1 : le feu estival nous incite à revenir à une identité tant personnelle que collective d'Anima, le feu qui brûle en observant les limites autour de lui.

La terre est basse, le ciel est haut

Le Monde titre cette semaine, Hunger Games à Gaza pour dénoncer la fin de vie d'une tribu nommée Palestiniens - Philistins. Peut-on parler d'une terre dotée d'un savoir ancestral ? D'une lutte aborigène, indigène ou tribale ? Peu importe le nom donné aux peuples premiers, ils ont en commun la radicalité identitaire, raciale et culturelle... Ils portent leur combat de Campement Terre Libre, Soulèvement pour la Terre, ou Manifestations pour les terres soulaliyates. Dans le cas de la Terre Sainte - שרה ś-r-h, un peuple se bat pour la mémoire. 

La Terre renvoie à la matière, ce qui a été construit, le temps des cathédrales, du temple, de la hutte... De la Pacha Mama. Dans le croissant fertile de l'Ancienne Mésopotamie, la liberté de mouvement des peuples reliaient les fleuves à la Mer, l'ancrage au voyage, les trois continents à l'horizon Ciel et Eau. Parmi leurs divinités, Enil, Dieu du Ciel et de la Terre ou encore, des rituels pour préserver la fertilité et l'abondance. Les accords d'Oslo ont morcelé la terre d'Israël et Palestine créant des îles aux couloirs hyper contrôlés, point de rupture originel d'une liberté élémentaire.

S'engager pour la Terre, c'est communiquer un tronc commun, celui de l'arbre qui relie les générations. D'ailleurs, nos jeunes ne retiennent plus, un mouvement accéléré par l'IA qui est devenue leur cerveau à portée de portable, prolongement cognitif aux gestes addictifs. La Terre promise des religions abrahamiques a troqué les tables de sa Loi pour la tablette de la petite poucette en métaux rares venue des entrailles de la terre où plane l'image des (jeunes) mains qui dépècent les minéraux, autre élément élémentaire.

Enseignement 2 : la terre estivale révèle l'oubli collectif de l'essence individuelle d'Adamah, la terre qui relie et respecte les croisements, les comptoirs, les nœuds créateurs des rencontres.

Qui sème le vent, récolte la tempête

Les Rbatis vous le diront, le Chergui s'est invité au Festival Mawazine essaimant sa chaleur, son sable et ses éclairs magnifiques sur la ville. La tornade a inquiété annonçant trois jours de chaleur aux saveurs du désert. Ce vent a rappelé une autre guerre, celle de l'air frais : un taxi avec air conditionné revient plus cher et des bouteilles d'air se vendent lors des pics de pollution. Là encore, les connaissances ancestrales inspirent la modernité avec des attrape-vent pour s'adapter aux canicules. L'air, élément le plus impalpable est souffle divin, vent sacré et messager providentiel.

Le combat pour l'air est celui de l'Esprit, de la Pensée Sauvage face à celle domestiquée. Quand l'air - souffle descend dans les différentes traditions religieuses ou chamaniques, il prend les atours de l'inspiration. Il peut être Djinn préislamique qui inspire le poète et Djinn décrit dans Le Coran et doté de responsabilités à l'égard du plan divin et des humains. Il est Dieu du Vent, Tawhirimatea qui règne par la météorologie. Il s'apparente à Zeus et Poséidon dotés d'une force d'expression des règles de l'univers. Une technique de soin polynésien s'aligne sur les points cardinaux en quête du vent qui y souffle afin de procéder à la guérison.

S'engager pour l'air, c'est communiquer l'ouverture des esprits, la diversité des points, la complémentarité des intelligences avec un souffle commun, celui de l'Ordre du Cosmos. Aristote déjà rapprochait les quatre éléments au corps humain lui-même expression du Ciel, une conception retrouvée dans les textes monothéistes, les lois du Manu ou tout simplement, une vie en harmonie avec la nature. Le climat, le ciel, l'air ne font qu'exprimer les réponses de la Terre, entité vivante qui devient la meilleure conteuse des récits au service de la conscience climatique. 

Enseignement 3 : L'air estival raconte l'état et les états de la nature, des natures de Mana, les forces qui concentrent et canalisent les manifestations subtiles sur le plan humain.

Nouvel acte climatique, les inondations suite à des pluies diluviennes ont causé la mort de près de 100 personnes au Texas. Au cœur des débats, l'intervention humaine : gestion du fleuve, construction et installation humaine, réactions face à la crue... Tout semble avoir manqué de liens à l'eau, son pouls, ses ressentis. La cause de l'eau est un combat au long cours pour les peuples premiers. Cet élément est au centre de l'identité et des valeurs, ressource la plus importante tant pour le corps que pour la Terre.

L'eau est l'émotion, l'âme... la vie. O vai oe ? nous enseigne l'essence même : qu'est-ce qui t'anime ? Dans le combat pour préserver l'eau dans et par les peuples sacrés, un point commun : la source. Elle est mater, l'eau qui assure la transmission ; l'eau pour hydrater ; l'eau du placenta qui fait grandir la vie ; l'eau de purification au service de la foi ; l'eau des mémoires et du gêne... et enfin, amour et eau fraîche, elle est l'expression profonde du lien à l'autre. 

S'engager pour l'eau, c'est communiquer ce qui nous dépasse. Le discours pour l'eau nous relie à l'éthique même, au Tikanga - la communauté en Néo-Zélandais ; au Pono, ce qui est juste à Hawaï ; à Tkarihwaié:ri qui signifie « ce qui est adéquat » en Mohawk ; ou encore, nichen, un mot issu du darija marocain qui rapproche du concept Adl عَدْل, la justice qui se manifeste depuis le Divin et à travers chacun... Eau-Ma, ॐ et ماء.

Enseignement 4 : L'eau estivale est au service de la pureté d'être ensemble et pour l'ensemble. 

Quand tu bois de l'eau, pense à la source

Ni un haut degré d'intelligence, ni d'imagination,

ni les deux à la fois ne font le génie.

L'amour, l'amour, l'amour, c'est l'âme du génie.

Wolfgang Amadeus Mozart

Les récits à l'heure de la communication consciente

• Ce qui m'anime cet été, c'est l'alliance des récits, des fables techno-chamaniques, des discours magico-religieux qui investissent les codes médiatiques et des industries créatives et communication à vitesse accélérée par l'IA. Le focus actuel est sur les liens humains-non humains au filtre des relations humains et robots. Evidemment, quand les liens humain-non humains sont déjà trop peu explorés, revenir aux récits et à la communication consciente me semble plus urgent et prioritaire.

• A ce titre, je préférerais nommer les liens entre conscience humaine & "conscience autre ou conscience subtile" car nous apprenons à les comprendre grâce aux connaissances transmises par les peuples premiers et leurs pratiques sacrées.

L'été a le mérite de nous rappeler les climats en particulier, le réchauffement de la Planète avec des manifestations récurrentes : le feu divin, la chaleur humaine, les déséquilibres invisibles et leurs conséquences réelles. Comment les récits peuvent-ils contribuer à une communication consciente, héritière de la communication environnementale et responsable ? Ce lundi 7 juillet, le Mooc Imagine 2050 invite les réalisateurs, les artistes, les scénaristes, les créateurs de contenu à se former à la création et conception de récits respectant les limites de la Planète et de la dignité humaine. Le pouvoir des récits s'impose de plus en plus comme une clé au changement des mentalités en particulier à l'égard des jeunes générations qui boivent les contenus hypermédiatiques via les réseaux sociaux, les jeux vidéos, les séries, les films... Une occasion de croiser quelques uns des récits les plus mainstream avec les héritages sacrés.

Feu Epice : addiction humaine

Terre Château : temple magique

Fable magique incontournable lancée en 1997, Harry Potter détient des clés religieuses tant issues de la mythologie occidentale que la religion chrétienne. L'essentiel de la série se déroule au sein du Château de Poudlard et glisse progressivement, dans la ville de Londres et un monde entre deux réalités, celle des sorciers et des "Moldus". Cette terre peuplée de nombreuses entités magiques (géant, dragon, esprit défunt, etc.) et pratiques sacrées (formules magiques, livres, plantes, etc.) répète à la fois l'Ecole sacrée au centre de nombreuses cosmogonies et le Temple, lieu de réunion pour écouter, recevoir, pratiquer sa foi. Nouvelle rencontre magico-religieuse, Harry Potter projette une vision de l'innovation et des capacités humaines dans la sphère du fantastique continuant la rupture fondamentale avec la "Terre Adamah" qui enseigne les qualités tangibles et intangibles de chaque être vivant.

Axe de création : des récits des invisibles (non humain ou "conscience autre") au service de la Terre.

Publiée en 1965, Dune est une fable environnementale visionnaire. Cette série dense et passionnante place l'Epice au centre des luttes des pouvoirs. Cette substance est à la fois une allégorie de la ressource naturelle créant la richesse humaine en particulier, le pétrole au cœur des querelles économiques de notre société. Drogue qui fait fonctionner notre machine, l'Epice se trouve en plein désert, sur le territoire des Fremen dont l'inscription rapproche des free men, la liberté est celle qui rend service au Tout, ce peuple respectant les créatures et les ressources (les vers, l'Epice, l'eau, etc.). Evidemment, évoquons rapidement Paul et son destin en toute proximité avec l'Islam.... en tant que Madhi - المهدي qui doit mener un Jihad جِهَاد. Cette conjonction entre fiction et religion continue la cohabitation des imaginaires techniques, politiques et religieux.... L'exemple de Dune questionne la transmission des valeurs sacrées du "Feu Anima" et ouvre de nombreuses pistes pour concevoir des récits de communication conscience. 

Axe de création : des récits humains qui transmettent le service au collectif.

Air réplicant : esclave artificiel

C'est probablement un des films les plus révolutionnaires de son ère tant pour son contenu que pour sa musique ou sa réalisation. Elément métallique, Blade Runner nous plonge dans l'Air de demain, fable post humaniste d'un avenir effrayant et pourtant, que nous aimons répéter au fil de nos contenus. Les réplicants, ces esclaves au service de l'humain sont à l'image des robots dont l'étymologie revient aux vertus d'exploitation. Qui est humain, qui est réplicant ? La confusion règne, clé du pouvoir. La fin (désolée pour le spoiler) joue avec les codes du sommeil, état passif où les rêves transportent dans une autre réalité, dresse une quête du temps immortel et flirte avec le repos éternel, la mort programmée du personnage féminin, un réplicant... Sorte d'allégorie de notre société qui à force de mental tue les qualités féminines d'intuition, gestation, amour inconditionnel. Cette continuité futuriste casse "l'Air Mana", la conception fluide des présents que les Polynésiens transmettent.

Axe de création : des récits présents sans teckné... des transmissions conteur à compteur ;)

Eau avatar : mémoire illusoire

Autre révolution cinématographique, la série Avatar. Le premier opus nous transporte dans deux mondes en cohabitation, celui des Terriens en pleine conquête des univers et celui des Na'vis, peuple premier par excellence. Le deuxième opus dédié à l’eau répète les fondamentaux narratifs magico-religieux teintés d’écologie païenne. Les mots, les motifs, les personnages et les rites empruntent ceux des traditions hindoues, juives ou encore, aborigènes. Le bestiaire marin évoque le triangle maori et distille des mémoires de l’eau d’une fable du genre. L'histoire dresse un imaginaire qui oppose technologie / Occident / modernité avec tradition / Orient / valeurs dans le premier volet. Dans le deuxième, une sorte de répétition déjoue cette binarité servant son discours écolo-connecté au nom des traditions indigènes…. Et de l’Eau-Ma, notre maison commune.

Axe de création : des récits d’union entre êtres élémentaires.

La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités.

Friedrich Nietzsche

Nouveaux récits, nouvelle intelligence d'optique

Ces dernières semaines, nombre de mes accompagnements ont évoqué l’illusion, la tromperie, la trahison. Ah mais c'est la conjonction Neptune et Saturne répond l'astrologue avec son art ancestral de la pseudo croyance qui investigue le récit des étoiles. Le Nœud Nord en Poisson nous retranche dans nos rêves, lâcher prise et amour inconditionnel.

D'autres expliquent que ces expériences sont telles à des hallucinations propres à l'IA, aux "illusions nécessaires" décrites par Chomsky, ou encore, des immersions modifiées via la réalité virtuelle. Peut-être est-ce tout simplement, le décalage entre filtre Instagram et vie quotidienne qui trompent notre énergie collective. Nous sommes destinés à vivre les illusions d’optique que la nature nous enseigne. Sur le chemin de l’initiation, l’illusion est une facétie de notre esprit, une farce bienveillante pour nous enseigner nos limites, une douce invitation à chercher, se chercher, se rechercher. Bleutée, fragile, elle naît d’entre les paroles sans concret, pas de preuves, ni actions. C’est un Rien.

Dans cette quête, les nouveaux récits appellent de nouvelles recherches, des études qui mettent à l’honneur les impacts de ces circulations sur nos consciences individuelles, notre conscience collective et en miroir, notre inconscience collective, nos inconsciences intimes. L’IA Act ouvrait la voie à la renégociation des contours de l’image subliminale, nous voilà face au risque majeur porté par cette technologie (et celles de l’écran, des contenus, des stimuli hypermédiatiques) : la manipulation des comportements et plus essentiellement, des inconscients. Bref, l’éther naît d'entre les dunes, comble nos vides et rachète nos chagrins. Ressentis d'âme et foi spirituelle, évidence invisible, c'est un Tout.

Il est temps d’instituer une communication consciente qui mesure les impacts de tout contenu en pré-diffusion. Au lieu de chercher à établir les effets d’une campagne par des pré-tests mesurant les ventes attendues, investissons pour des études sur les impacts des consommations des industries culturelles sur notre conscience et inconscient tangibles et intangibles. Ma part idéaliste persiste : l'illusion est le voile de la réalité, le nerf de la communication consciente au service de la communication environnementale et responsable. En attendant le prochain envol, les souvenirs d’Andrée Chedid nous aident à oublier la désillusion. 

Axe de création : des récits sublimes que seul le silence connait, des silences éloquents que seuls les actes transforment. Car c’est écrit : Le sage, sans agir, œuvre.

Et c'est sans références ni clins d'œil que je conclus cette lettre, correspondance des récits d'un autre temps appelé espoir. Après tout, sublime et silence sont la puissance d'une communication élémentaire chanson véritable restée sans réponse.

Prenez soin de votre goutte d’eau qui tombe dans le désert.

Céline